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Monblôg


Monblôg aime qu'on lui flatte les flancs mais aussi qu'on lui corrige l'orthographe, qu'on lui fasse des compliments, des gouzis-gouzas ou qu'on lui offre des dessins.
Attention : ça reste une bête sauvage !
Dessin de SAD.

Inspired by...






La Boule d’Awhan, vous connaissez ?

Non, ce n’est ni du vin ni du fromage…

 

C’est un monde qui s’étiole mais qui demeurera éternel grâce à la plume d’un chroniqueur farfelu, Lug-Uleth Darkhaz (dit Lud) protégé dans ses pérégrinations par Monblôg le gardien du grimoire. Un univers que je vous laisse découvrir à votre guise.

 

Bonne lecture !

 

5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 01:17

De par sa création soudaine et magique, la Boule regorge d’aberrations toutes plus bizarres les unes que les autres. Des créatures que le grand zoologue Lörni Thorink s’est évertué à répertorier tout au long de sa vie. Malheureusement ses travaux et lui-même furent considérablement réduits alors qu’il traversait le terrain de chasse d’une Morue des marais.

 

Le Louphoque

 

Dans le Nörskland et plus précisément dans toutes les régions polaires et très froides cohabitent deux grandes espèces, les loups et les phoques. Jusque là, il n’y a certes pas de quoi fouetter un chat sauvage mais lorsque les deux animaux s’unirent, cela donna une drôle de créature mi-loup, mi-phoque et re-mi-loup derrière, le louphoque.

 

D’après la légende, à une époque lointaine, deux peuplades barbares se partageaient le Nörskland. D’un côté les Lykans, vivant dans la forêt et vouant un culte aux loups et de l’autre les Ømös vivant sur la banquise et vénérant l’esprit du phoque [1]. Les deux tribus étaient rivales car leurs modes alimentaires respectifs bafouaient les croyances mystiques de l’autre. En effet, les Lykans  chassaient le phoque qui leur procurait huile, fourrure et viande tandis que les Ømös faisaient exactement la même chose mais avec les loups.

Les deux peuples se détestant comme rarement la haine a pu faire se haïr deux tribus, une guerre éclata, sournoise, macabre. Les grands penseurs des deux parties [2] établirent une stratégie incroyable, basée sur l’éradication de l’espèce vénérée par l’autre. Ainsi, chaque camp organisait des raids pour massacrer sans remord les phoques ou les loups pour énerver l’adversaire. Une sublime démonstration de la bêtise barbaresque.

Alors que la guerre faisait rage et que loups et phoques se retrouvaient au bord de l’extinction, Espéha la déesse des animaux descendit sur la Boule. A elle seule elle ne pouvait mettre fin au conflit [3] qui opposait les Lykans aux Ømös et dont se délectaient quelques sombres dieux chaotiques. Elle eût cependant une idée tout à fait géniale, faire s’unir un phoque et une louve pour sauvegarder les deux espèces. Naquirent alors les deux premiers louphoques et lorsqu’ils se montrèrent aux yeux des barbares, ceux-ci se décidèrent enfin à faire la paix [4] comprenant qu’il y avait une autre issue à ce conflit. En guise de traité de paix, le chef de la tribu des Lykans épousa la plus belle fille de la tribu Ømö et les deux peuplades ne firent plus qu’une seule, adorant un animal unique, le louphoque. Ce mélange culturel n’amena toutefois pas les barbares à adopter un régime végétarien et comme désormais le louphoque mettait tout le monde d’accord sur le plan spirituel, il n’y avait plus aucune raison de voir d’un mauvais œil la chasse aux loups et aux phoques qui perdirent à jamais ce statut enviable d’animal protégé.

 

 

[Un chasseur Nörsklandais]

 

Aujourd’hui, Lykans et Ømös ont disparus de la Boule, assimilés à d’autres peuples ce qui a permis aux loups et aux phoques de finalement survivre. Le louphoque, lui, malheureusement doit faire face à bon nombre de chasseurs depuis que l’on s’est aperçu que sa viande avait des propriétés magiques [5]. Il n’est toutefois pas menacé d’extinction car sa robustesse (4 à 6 mètres pour 350 kilos) et le fait qu’il soit carnivore en font un adversaire redoutable.

Le louphoque n’est toutefois pas dangereux pour l’homme et n’attaque que s’il se sent menacé. Aussi à l’aise dans l’eau que sur terre, il n’est pas rare d’en croiser dans les forêts du Nörskland. Pour beaucoup de ceux qui ont eu l’occasion de voir cet animal, il n’y a pas plus bizarre. Loufoque est même devenu un adjectif de la langue commune awhanienne pour définir quelque chose de terriblement saugrenu.

 

***

 

[1] Peut-on rire de tout ? J’espère…

[2] Rappelons que la pensée des barbares du Nörskland n’atteint jamais des sommets.

[3] Sinon elle serait aussi déesse de la diplomatie mais elle a déjà assez de travail comme ça avec les animaux de la Boule à préserver.

[4] Beaucoup de barbares sombrèrent alors dans la dépression.

[5] La viande de louphoque guérit les tendinites.

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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 01:47

Il n’est pas rare pour un groupe d’aventuriers d’avoir à terrasser des créatures hideuses et malfaisantes dans des mines abandonnées ou des marais puants. Ce sont d’ailleurs ces grandes scènes de batailles qui font toute la beauté d’une épopée. Mais il arrive aussi que les monstres de la Boule risquent un orteil difforme dans des lieux moins isolés comme le village voisin du vôtre par exemple. D’où l’intérêt d’avoir toujours deux ou trois aventuriers en réserve dans les tavernes alentours.

 

Les Vaches Folles

 

S’il est une créature dont personne ne penserait à se méfier, c’est bien la vache. Le regard dans le vague, passant son temps à ruminer de l’herbe comme un Elfe complètement stone, la vache offre son lait gratis aux populations de la Boule expertes en fromages et produits laitiers de toutes sortes [1]. Non, vraiment, cet animal est très loin des archétypes des grands prédateurs démoniaques. Et pourtant…

 

C’est dans le registre de la Tour de Garde de Glandeuil datant de 666 qu’il est fait pour la première fois mention de « vache folle ». Il s’agit d’une plainte d’un villageois qui affirme s’être fait agressé par une vache. Elle aurait essayé de le mordre à plusieurs reprises et l’aurait coursé dans un champ sans raison valable. L’homme décrit l’animal avec beaucoup de précision, une vache noire et blanche, écumante de bave, les yeux exorbités et montrant les crocs [2]. La Garde pense avoir à faire tout simplement à un acte de sorcellerie et l’on demande à un exorciste de venir soigner la bête. C’est un échec, la vache charge les forces de l’ordre et fait plus de quinze victimes dont l’exorciste avant de prendre la fuite à travers la campagne. Ce n’était que le début d’une cavale qui dura plusieurs années et qui mobilisa des aventuriers en quête de gloire venant de toute la Boule.

 

En parallèle à cette traque, une enquête menée par la Garde de Glandeuil, remontait une piste sérieuse. En effet, dans cette histoire, le minotier Jakob Creutzfeld ne semblait pas aussi blanc que sa farine. C’est l’un de ses concurrents, Gilbert Gluten qui le dénonça aux autorités [3]. D’après Gluten, Jakob Creutzfeld faisait partie depuis quelque temps d’une organisation chaotique prophétisant la fin du monde. Le rôle du minotier dans cette secte aurait été de mettre au point une farine spéciale à base de pavot et d’os broyés [4] pour rendre taré quiconque en consommerait dans du pain, des pâtes ou des viennoiseries.

En fait, comme souvent dans ce genre de complot, les malfrats ont voulu essayer leur plan sur d’innocentes bêtes avant de passer aux choses sérieuses. Le réseau fut démantelé, Jakob Creutzfeld arrêté et condamné à la pendaison mais il était déjà trop tard.

 

En effet, la vache, que l’on surnomma Marguerite, le cas zéro des vaches folles, eut le temps de contaminer d’autres bovins sur la Boule et aujourd’hui encore, on découvre des troupeaux malades assez régulièrement.

De plus, il existe des cas où la contagion touche les hommes notamment lorsqu’une vache folle est abattue et mangée sans que l’on ait décelé chez elle le moindre signe de folie ou dans de rares cas, à cause de morsures. Les victimes deviennent alors ce que l’on appelle des Zombicreutzfelds, une véritable plaie pour les aventuriers car s’ils ne sont pas bien dangereux, ils vous font quand même perdre un temps précieux.

 

***

 

[1] Les produits laitiers : des sensations pures !

[2] Rappelons que le sort de détection de l’ivresse ne fût inventé que trois siècles plus tard mais l’homme disait de toutes façons la vérité.

[3] Pour cela on le récompensa en lui érigeant une statue sur la Grand Place de Glandeuil. Comme quoi la trahison peut avoir du bon. Il fut malheureusement retrouvé mort dans une ruelle, une corne de vache en travers de la gorge. Comme quoi trahir comporte aussi des risques.

[4] Des os de quoi ? On ne sait pas…

 

 

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