Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Monblôg


Monblôg aime qu'on lui flatte les flancs mais aussi qu'on lui corrige l'orthographe, qu'on lui fasse des compliments, des gouzis-gouzas ou qu'on lui offre des dessins.
Attention : ça reste une bête sauvage !
Dessin de SAD.

Inspired by...






La Boule d’Awhan, vous connaissez ?

Non, ce n’est ni du vin ni du fromage…

 

C’est un monde qui s’étiole mais qui demeurera éternel grâce à la plume d’un chroniqueur farfelu, Lug-Uleth Darkhaz (dit Lud) protégé dans ses pérégrinations par Monblôg le gardien du grimoire. Un univers que je vous laisse découvrir à votre guise.

 

Bonne lecture !

 

4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 00:07

[L’histoire qui suit a remporté le premier prix du concours de fanfiction organisé par les créateurs du jeu de rôle par forum Edenya. Le premier prix n’était autre que la BD de Koulou, « Le Monde de Titus » spécialement dédicacé pour l’occasion. Les illustrations qui ornent ce récit sont l’œuvre de SAD, l'univers dans lequel se déroule l'aventure appartient à ses créateurs. Un grand merci à tous.]

 

Quelle est la place de la fiction dans ce monde de brutes ? Est-il nécessaire d’inventer, de créer lorsque l’on vit des aventures épiques à tous les carrefours ? A-t-on besoin d’écrire les mémoires de Jo le rigolo pour un public toujours plus en quête de voyeurisme ? Enfin, doit-on se fourvoyer dans le crime organisé pour avoir ce que l’on appelle de l’inspiration ? Toutes ces questions et bien d’autres ne seront pas nécessairement traitées dans l’histoire qui va suivre mais elles ont nourri ma réflexion.

 

Mort et Réincarnation d’un Nain [1]

Par Nibelund Bibïn

 

Chapitre 1 : A poil

 

Un fier guerrier se battant aux côtés d’autres fiers guerriers. Voilà ce que j’étais. Une existence banale dans un monde banal où nous, les Nains, sauvions le Monde à chaque coups de haches balancés dans la face d’un Orque. Bon, c’est vrai aussi qu’il ne faut pas minimiser le rôle des Elfes et des Hommes dans la guerre qui faisait rage. Surtout pour ce qui est de se tenir raides comme des piquets en attendant que les Forces du Mal nous enfoncent un peu plus dans le sol.

Je suis tombé au champ d’honneur, piétiné par un Gobelin sur son fidèle destrier, un sanglier géant des cavernes. Malgré ma mort, nous gagnâmes la bataille, je le vis plus tard en rêve. Dans ma seconde vie. Sur Edenya. Dans cette bourgade que l’on nomme Vahal.

Alors que j’ai sans doute eu des funérailles dignes d’un soldat de Lônu, le grand roi pacificateur qui faisait enterrer ses hommes avec un tas d’or et une demie livre de beurre [2], je me suis réveillé pour connaître une ultime aventure. Ailleurs. Sur Edenya. Dans une bourgade que l’on nomme Vahal. Dans ma seconde vie… Je n’avais pourtant rien demandé à personne bordel !

 

Je me souviens des herbes hautes me chatouillant les fesses. Je me souviens du vent glissant sur mon dos nu. Je me souviens de cet insecte volant en perdition s’écrasant dans le creux poilu de mon oreille et qui me fit sursauter, me ramenant en quelque sorte à la vie. Dans mon corps mais dans une contrée inconnue. Je le sus dès que j’ouvris les yeux en découvrant une chose que je n’avais jamais vue encore : la sauvagerie infernale et tumultueuse de l’océan.

 

« Hum hum… Bonjour maître Nibelund Bibïn » fit une voix chevrotante dans mon dos. Je me retournais alors pour découvrir une sorte de bosquet avec un puits en son centre. Puits à côté duquel se trouvait la silhouette d’un vieil Elfe. C’est à lui que la voix de chèvre appartenait. Sous l’effet de la surprise je restais muet. Il connaissait mon nom mais je ne m’en étonnais même pas. Je devais de toutes façons, à partir de ce jour, ne plus jamais m’étonner de grand-chose.

« Bienvenue dans votre nouvelle vie.

- Euh… bah… merci.

- Je suis Pluhm, l’un des trois Archimages de Vahal. Mes deux autres compagnons, Hemilehi et Keldhom n’ont pas pu venir car voyez-vous nous sommes le 25 vindemia et nous célébrons la fête des vendanges.

- Ah. Chouette…

- C’est pourquoi je vous demanderai de ne pas m’interrompre, merci. J’aimerai moi aussi pouvoir manger un morceau de mouton à la broche et m’offrir un verre de vin plutôt que d’avoir à vous accueillir.

- Sympa.

- Bon, je vais faire vite. Malgré votre mort, les Dieux ont décidé de vous offrir une seconde chance. Ne me demandez pas pourquoi, personne n’en sait rien. Et n’allez surtout pas croire que c’est parce que vous êtes plus méritant qu’un autre. En fait tous les habitants de Vahal, le village dans lequel vous vous apprêtez à entrer, sont comme vous. Ils ont vécu d’autres vies et ils n’ont certainement pas envie que vous leur gâchiez celle-là. Trouvez du travail, inscrivez-vous dans une guilde pour jouer aux cartes si ça vous chante. Bref, restez discret et attention à ne pas semer la zizanie, nous avons de très jolies oubliettes pour les mécréants. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Ah mais vous avez été on ne peut plus clair. Par contre, si je peux me permettre, les Dieux du coin doivent avoir sacrément le sens de l’humour pour me faire arriver à poil ! C’est pas comme ça que je vais faire une entrée discrète moi.

- Sachez que tout le monde est passé par là. La réincarnation est comme une nouvelle naissance, rien d’étonnant alors à ce que vous veniez au monde dans le plus simple appareil. Et ne vous plaignez pas, pensez un peu à nous, cela fait des années que nous accueillons de pauvres hères dans votre genre. Imaginez les horreurs que nous avons pu voir.

- Euh… non, merci, j’préfère pas.

- Allez, il est temps que je rejoigne la fête. Une fois que vous aurez des vêtements peut-être pourrez-vous vous y joindre.

- Alors c’est pas une blague, vous allez vraiment me laisser entrer nu comme un ver dans ce patelin ? Très chaleureux l’accueil. Non, vraiment.

- Oui. Pas de favoritisme. Tenez, j’allais oublier. Cela devrait vous aider. »

 

Le vieux me tendit une bourse que je saisis de mes petites mains potelées. Tandis que j’en desserrais les cordons, Pluhm l’Archimage sembla se volatiliser. J’étais seul, avec en définitive, assez peu d’informations sur ma situation et quinze pièces d’argent.

 

Suite

 

***

 

[1] Erratum : La bonne traduction du titre aurait été Allers et Retours d’un Nain mais on trouve peu de personnes à Vahal parlant l’idiome Nain. Quoi qu’il en soit, le traducteur fut condamné à une amende de cinq pièces d’argent et six jours d’emprisonnement pour son erreur. Comme c’était un Elfe, ça aurait beaucoup plu à l’auteur.

[2] Dans mon ancienne vie, de nombreux savants ont cherché à comprendre la signification d’un tel acte. Ils conclurent que c’était sans doute pour mieux faire glisser le défunt dans l’étroit tunnel menant à l’au-delà.

Partager cet article
Repost0