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Monblôg


Monblôg aime qu'on lui flatte les flancs mais aussi qu'on lui corrige l'orthographe, qu'on lui fasse des compliments, des gouzis-gouzas ou qu'on lui offre des dessins.
Attention : ça reste une bête sauvage !
Dessin de SAD.

Inspired by...






La Boule d’Awhan, vous connaissez ?

Non, ce n’est ni du vin ni du fromage…

 

C’est un monde qui s’étiole mais qui demeurera éternel grâce à la plume d’un chroniqueur farfelu, Lug-Uleth Darkhaz (dit Lud) protégé dans ses pérégrinations par Monblôg le gardien du grimoire. Un univers que je vous laisse découvrir à votre guise.

 

Bonne lecture !

 

21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 00:21

S’il est une pâtisserie dont je raffole, ce sont bien les gaufres. Certes, il s’agit d’une chose simple mais qui accompagne fort bien une bière ambrée, l’hiver au coin du feu.

 

Le Moule à Gaufres de Tefôl

 

Il était une fois un marchand ambulant et sa fille qui erraient de foire en foire pour vendre de succulentes crêpes. L’homme était originaire de Breizhie mais s’était installé dans le Plat Pays après la mort de sa femme et il commençait à se faire un nom dans la région. Une foire réussie commençait à rimer avec les crêpes de Kram et Pouz, père et fille.

Puis vint le jour où il fut carrément invité à la cour du seigneur Frith qui avait envie de découvrir ce dont tout le monde lui parlait à travers le pays sans relief. Pour Kram et Pouz c’était la consécration, un hommage véritable à la gastronomie Breizhienne. Il était hors de question de refuser un tel honneur.

 

Cependant, à la veille du grand évènement, Waterzooi la chef cuisinière du seigneur Frith, ivre de jalousie, loua les services d’une escouade de bandits pour qu’ils empêchent Kram, Pouz et la roulotte à crêpes d’arriver jusqu’au château.

Le grand jour arriva. Le marchand et sa fille se levèrent très tôt et se mirent en route pour la grande ville une fois qu’ils furent certains de ne rien oublier. Malheureusement pour eux, Waterzooi avait employé les bonnes crapules et ils se firent voler leur carriole à quelques lieues du château.

Kram était convaincu que le seigneur du Plat Pays prendrait cela comme un affront [1] mais il décida d’affronter son destin et poursuivit sa route.

 

[Le seigneur Frith sur le trône du Plat Pays – Coll. Privée]

 

En chemin, Pouz eut besoin de satisfaire une envie pressante et s’engouffra dans un bois. Là, elle rencontra une femme qu’elle prit tout d’abord pour une elfe mais qui se présenta comme étant Tefôl, la Déesse de la Fonte. Elle remit à la fillette deux fers en fonte creusés de nombreuses alvéoles mais ne faillit pas à sa réputation et oublia de préciser à quoi cela pouvait bien servir avant de disparaître. Tefôl ne pense pas à tout, c’est comme ça.

La jeune fille montra sa trouvaille à son père qui se demandait bien ce qu’il pourrait en faire. Les deux personnages continuèrent leur périple et ne tardèrent pas à se trouver devant la muraille du château du Lordvanpläpays [2].

 

En arrivant devant le trône, Kram eut une idée de génie et expliqua au seigneur que pour une personne aussi grande que lui, il avait mis au point une nouvelle recette. Il prépara donc une pâte à crêpe classique avec les produits qu’il trouva dans les cuisines. La fourbe Waterzooi rajouta dans la détrempe un peu de levure pour faire échouer son rival mais cela eut un tout autre effet.

Le crêpier et sa fille firent chauffer les plaques en fonte de Tefôl pendant un long moment puis se lancèrent avec angoisse dans la confection de cette nouvelle pâtisserie. L’improvisation avait plutôt une belle forme ce qui ne rassurait tout de même pas Kram et sa fillette.

 

C’est Pouz qui apporta sur un plateau deux petits rectangles nappés de miel au seigneur Frith. Celui-ci fut à la surprise de Kram subjugué par la croustillance du met et s’empressa d’en demander le nom. Le crêpier n’hésita pas un seul instant en prononçant le mot gaufre en l’honneur de sa défunte femme qui se prénommait Göfre et dont il détenait la recette de la pâte à crêpe.

Dès lors, Kram devint le pâtissier du seigneur Frith et se fit reforger une crêpière. Quant à Pouz, elle se maria bien des années plus tard avec l’héritier du seigneur du Plat Pays et les actuels maîtres de cette contrée sont les descendants directs de cette union.

Notons que Le Moule à Gaufre de Tefôl [3] est aujourd’hui considéré comme une Saine Relique et recherché par de nombreux aventuriers à travers la Boule.

 

***

 

[1] Les gens ayant du pouvoir sont souvent sanguinaires et déments.

[2] Deux langues divisent les habitants du Plat Pays mais un seul seigneur les gouverne. Il est donc de bon ton d’utiliser les deux langues dans cet article pour ne frustrer personne.

[3] Le seul moule à gaufre qui n’accroche pas. Avec un pareil ustensile, n’importe quel patissier-gaufreur ferait de grosses économies de matières grasses. On comprend qu’il soit l’objet de bien des convoitises.

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 17:59

[Il s’agit là d’un faux article awhanien car il existe de vrais artistes auxquels il faut donner une grande place. Celle qui leur est due. C’est ainsi que se glisse dans les pages de la Boule d’Awhan une petite publicité pour le sympathique Koulou et sa première Bande Dessinée, Le Monde de Titus -  l’Ile aux Tortues.]

 

Les conteurs sont légion sur la Boule mais il est rare d’en voir qui sachent aussi écrire et dessiner pour immortaliser leurs récits. Si en plus l’histoire est belle alors là, il n’y a plus à hésiter, jeunes gens et moins jeunes gens, vous devez vous en procurer un exemplaire pour enrichir votre vocabulaire et les étagères de votre bibliothèque.

 

Titus et l’Ile aux Tortues

 

Ce n’est pas plus tard que l’année dernière que Koulou, un Nain, connu aussi sous le nom de Flegroll, publia son premier ouvrage. Et quel ouvrage ! Quelque chose de relativement nouveau sur la Boule d’Awhan. L’auteur appelle ça une bande dessinée. Il s’adresse ainsi, aussi bien aux Elfes érudits qu’aux Nains bourrus sans oublier les Orques analphabètes et illettrés, grâce à de magnifiques illustrations. Bref, c’est pour toute la famille !

 

[Même les protagonistes le disent]

 

L’île aux Tortues est le premier tome d’une saga que l’on espère longue. Il s’agit de l’aventure d’un jeune homme, Titus, qui en compagnie de Cyrius et Maya, ses deux potes, va vivre de grands moments. Ils évoluent dans un environnement qui n’est pas sans rappeler le monde grec antique mais c’est avant tout un univers fantastique. On est ailleurs en lisant Le Monde de Titus. Je n’en dis pas plus sur la trame de l’histoire pour ne pas gâcher le plaisir que vous aurez en découvrant la BD par vous-même.

 

[Je sais ! Vous pourriez lire la BD de Koulou]

 

A travers les 48 pages, Koulou aborde des thèmes récurrents et sérieux de notre société sans lourdeur et avec beaucoup d’humour. Le texte a été écrit en langue commune mais il reste quelques expressions en Snogard qui nous plongent un peu plus encore au cœur de ce monde magique. Enfin, rassurez-vous cette langue est aisément compréhensible.

 

Au final, cette bande dessinée est une réussite. Un travail très propre et soigné. Des dessins et des couleurs qui séduisent l’œil et une histoire bien menée qui nous fait hurler :

 

« Eh ! Koulou ! C’est quand le Tome 2 !?! »

 

***

 

[Le Monde de Titus – Tome 1 : L’île aux tortues]

 

Pour en savoir plus, c’est ici : lemondedekoulou.over-blog.com

Pour commander la BD, c’est là : Grrr…art (ou dans certains magasins)

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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 01:04

Alors que je me dirigeai vers la Mafialie pour parfaire mes connaissances sur Octopus IV l’Unificateur, une violente tempête m’obligea à me replier dans un refuge du Cirque de la Bauge d’Ulû en attendant que le ciel offre un temps plus propice aux escapades. Là, je rencontrai des gens de divers horizons qui comme moi s’étaient fait surprendre par l’humeur changeante du climat. Cependant, je ne perdis pas complètement mon temps puisque j’en appris un peu plus sur la région grâce à un Gnome qui semblait connaître le coin comme sa poche.

 

La Patte d’Ulû

 

Il y a bien longtemps vivait dans cette région, Falubert, troisième fils d’Olduc et Maloïs, un gentil couple de bergers sans nulle autre richesse qu’un beau troupeau de brebis.

Falubert n’était pas comme ses deux frères qui désiraient plus que tout au monde, prendre la suite de leur père et s’enrichir en vivant de simples vies de berger. Non, Falubert était plutôt du genre rêveur et n’aspirait qu’à une seule chose, découvrir la Boule d’Awhan et quitter ses montagnes natales pour mener une vie d’explorateur.

Comme il n’y avait de toutes façons pas assez de brebis pour que les trois fils puissent avoir un troupeau suffisamment fourni, les parents de Falubert ne s’opposèrent pas à son départ lorsqu’il en fit la demande. C’est ainsi qu’il se retrouva sur la route avec un âne, son baluchon et le sourire aux lèvres de celui qui s’apprête à réaliser son rêve.

 

Ce n’est que bien des années plus tard qu’il revint à ses origines après avoir parcouru de nombreux sentiers jusqu’aux steppes d’Oukikaïdur, très loin à l’est. Lui qui était parti jeune homme avec peu de bagages revenait avec une caravane de quelques poneys, des domestiques et surtout une femme.

Laïra était la fille d’un puissant seigneur oriental et Falubert en était tombé éperdument amoureux au point qu’il s’inscrivit à un tournoi de Zubsmirtoff [1] pour gagner la main de la belle. Une fois la victoire obtenue, il s’était fait passé pour un riche marchand et le père de la jeune femme consentit au mariage d’autant que les sentiments des deux tourtereaux semblaient réciproques.

Les noces furent célébrées rapidement et les époux se virent offrir de nombreux présents parmi lesquels on trouvait entre autre, des pierres précieuses, des galets chnikof qui permettaient d’allumer un feu en les frottant, un balai laïka, une sorte d’instrument de musique fabriqué à partir d’un balai et de trois longs cheveux de nymphe ainsi qu’un petit animal de compagnie, à la fois bête à poils, à plumes et à écailles avec des griffes d’émeraude. Les deux époux l’avaient nommé Ulû en raison du petit cri qu’il poussait parfois.

 

Les retrouvailles furent chaleureuses et après des présentations qui ne manquèrent pas de réjouir et d’émouvoir la famille, trois brebis furent égorgées et un festin fut donné.

Lors du repas, le frère aîné de Falubert s’éclipsa, prétextant que les loups faisaient des ravages et qu’il devait surveiller ses brebis. Il monta donc dans les hauteurs avec comme à son habitude un baluchon contenant quelques victuailles sauf que cette fois-ci, il traînait Ulû dans son sac. Les griffes d’émeraudes avaient tout de suite attiré l’œil du jeune homme et il s’était mis en tête de les arracher à la créature pour enfin devenir riche.

Lorsqu’il sortit Ulû du sac, celui-ci ne tenta pas de s’enfuir. Bien au contraire, la créature semblait tendre ses griffes pour que quelqu’un le soulage d’un poids inutile. Ce quelqu’un ne fut autre que le frère aîné de Falubert qui une fois son forfait accompli s’enfuit en direction de la ville la plus proche où il pourrait vendre les pierres précieuses. Ulû lui, s’endormit.

Malheureusement, après quelques heures de marche, l’aîné des enfants d’Olduc et Maloïs fut attaqué par une créature ailée sur un pont au dessus du Béryl, un torrent tumultueux aux teintes vertes. On dit d’ailleurs que cette couleur serait liée aux émeraudes que tenait le frère aîné de Falubert lorsqu’il tomba dedans.

 

Au village personne ne se doutait du drame qui venait de se jouer et le seul changement apparent dans la vie de tous était que Ulû semblait avoir grandi, que des ailes lui avaient poussées et surtout que ses griffes étaient désormais bleutées telles des lapis lazuli.

Le cadet des trois fils de Maloïs et Olduc s’était épris de la fille du tavernier et ayant vu la réussite de son jeune frère, il eut envie lui aussi de se marier. Mais pour cela, il lui fallait bien plus de richesses qu’il n’en possédait. Un matin, une idée lui vint. Dans sa petite tête il pensait que si son frère était revenu aussi riche c’était forcément que quelque part, une force divine voulait qu’il en fasse profiter sa famille. Ainsi, il décida d’enlever Ulû à son tour ne sachant pas alors quel destin tragique l’attendait.

La créature n’opposa aucune résistance au jeune homme qui avait dans l’idée de lui arracher les griffes puis de rejoindre la Mafialie toute proche où il pourrait vendre son butin. La première partie du plan se déroula sans accroc, Ulû semblant une nouvelle fois heureux de se débarrasser de ses appendices ornementaux inutiles. La seconde partie en revanche ne fut qu’un désastre. Alors que le deuxième frère de Falubert gravissait le glacier du Lajevard, il glissa malencontreusement et alla s’écraser au fond d’une crevasse. Depuis ce jour le glacier affiche une teinte bleue foncée peu commune.

 

Les jours passèrent alors sans que personne n’ait de nouvelle ni des deux frères de Falubert ni d’Ulû jusqu’au jour où un dragon vint terroriser la région détruisant les troupeaux des bergers, s’attaquant aux enfants et dévorant les quelques guignols qui sortant de la taverne hurlaient « Ulû » comme s’ils avaient une quelconque vaillance à étaler au grand jour. Car oui, le dragon était bien Ulû, il ne fallut pas beaucoup de temps aux habitants du Cirque pour le comprendre. Et il leur en fallut encore moins pour demander à Falubert et Laïra de les débarrasser de la bête. Après tout, ils étaient les vrais responsables de cette catastrophe.

Les deux époux décidèrent alors d’essayer de réparer le mal que leur amour venait de causer à la région en attirant le dragon au sommet du Cirque, le Mont Prédestiné [2]. Pour ça, Laïra joua un morceau de balai laïka qu’Ulû semblait apprécier étant plus petit. La créature mordit à l’appeau et alors qu’elle s’apprêtait à se poser pour écouter la douce mélodie, Falubert sortit de derrière un buisson et se rua sur la bête pour lui trancher une patte. Ulû déstabilisé s’affala de tout son long sur le sol et roula sur lui-même jusqu’à un précipice vertigineux. Le dragon tomba dans le lac en contrebas et se noya car par chance pour les deux amants, il ne savait pas nager.

En ce qui concerne la jambe de la créature, elle trône encore au sommet du Mont Prédestiné qui aujourd’hui est plus connu sous le nom de Mont de la Patte d’Ulû.

 

Voilà donc l’histoire telle que nous la raconta le gnome du Cirque de la Bauge d’Ulû. Une légende qui marque encore énormément les esprits aujourd’hui dans la région puisque les habitants ne pêchent plus dans le lac de peur de remonter les restes d’Ulû et les bergers ont dû se reconvertir en mineurs car plus aucune brebis ne peut résister aux pulsions suicidaires suscitées par l’ancienne présence d’un dragon dans les parages.

 

[Statuette du Souvenir d’Ulû, albâtre véritable]

 

***

 

 

[1] Un jeu très en vogue dans les tribus nomades de l’est consistant à occuper les longues soirées d’hiver. La règle en est très simple, il suffit d’ingurgiter le plus possible d’alcool de patate et à épeler le mot Zubsmirtoff à l’envers et sans se tromper après chaque lampée.

[2] Tout le monde à l’époque se demandait bien à quoi pouvait être prédestiné ce mont. Aujourd’hui on sait.

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